Près de Cusco, au Pérou
Le berceau en or des Incas

Un nouveau Machu Picchu, autre destin touristique. Il s'agit de Choquequirao, l'autre ville de pierre construite dans la première moitié de XVème siècle, importante par sa signification historique.

Il se dit qu'elle a été le dernier refuge des Incas. Après avoir été mis en échec, Manco Inca s’est retranché dans les hautes terres de Choquequirao pendant quarante années. Personne ne sait ensuite ce qui est arrivé, ni comment ni pourquoi ils ont subitement quitté cette cité. Bien qu’on connaisse son existence le XVIIe siècle, elle a été officiellement découverte récemment (milieu du XIXe siècle)

Une fonction bien définie
Choquequirao est un complexe archéologique Inca des débuts du XVIe siècle. Construite en pierre, cette citadelle occupe une extension de 2 hectares. Dans l'emplacement on peut observer un système hydraulique compliqué destiné probablement à l'utilisation domestique, cérémoniale et agricole. Compte tenu de sa situation géographique, tout paraît indiquer que Choquequirao était une point de relais Inca vers les vallées de la rivière Apurimac.

Dans le temps des Incas, Choquequirao a été en communication avec Machu Picchu par une ligne des Chemins de l'Inca. Sa localisation géographique précise se trouve dans les contreforts de la montagne du Salcantay, à 3035 mètres au-dessus du niveau de la mer, entouré par les enneigés les Apus de Yanama, Choquecarpu, Pumasillo et Panta, côté droit de la rivière Apurimac, dans le département du Cusco.

Similitudes entre choquequirao et Machu Picchu
Il faut remarquer que Choquequirao a beaucoup de similitudes avec Machu Picchu. Ce dernier est un sanctuaire consacré au culte de l'Inca Pachacutec tandis que Choquequirao est aussi un lieu sacré mais consacré à d'autres fonctions qui peuvent avoir une relation avec la guerre ou avec les « apus » qui l'entourent. Tous les deux sont d’un côté et del’autre de l’ enneigé Salcantay et tous les deux se trouvent au dessus d'une grande rivière : l'Urubamba dans le cas de Machu Picchu et l'Apurimac dans celui de Choquequirao.

On pense toutefois que contrairement à Machu Picchu, la citadelle n'a pas été construite par Pachacutec mais elle a été oeuvre de son successive Tupac Inca Yupanqui. Ou peut-être, même, de Huayna Capac.

Sa conception urbano-architectonique comprend des temples dédiés au soleil, à la terre, une résidence réelle, réservoirs, résidences pour une population permanente d'agriculteurs et producteurs de biens et services, canaux d'irrigation et sources rituelles.

Une collaboration Pérou-France
La création du parc de Vilcabamba, autour de Choquequirao, est un projet piloté par la présidence de la République du Pérou. Un emplacement vierge de plus de 29000 hectares où on pense créer un grand pôle touristique, ce qui est une alternative de développement pour la région. La République française prend part ce projet d'une manière assez particulière. Il s'agit d'un accord de reconversion de la dette extérieure péruvienne envers le pays gaulois. De cette manière, la France a remis déjà une dette de 5 millions d’euros pour qu'en contrepartie le gouvernement péruvien finance les travaux en Choquequirao.

Mais Juan de la Piedra, avocat dans des sujets écologie et développement, signale que "la pression des lobbies de l'industrie touristique ont obligé à effectuer des travaux qui attentent contre l'atmosphère. Les autorités du Secteur de Huanipaca (Abancay), face à Choquequirao, par exemple, veulent construire une route, près de la rivière Apurimac. Copesco prétend installer un héliport et un téléphérique. Dommage pour le côté « pure nature » de cette région…
En tout cas, à peine 35% de la cité Inca a été sortie des terres aujourd'hui, ça promet pour la suite!

Espérons seulement que l’attrait de visiteurs à outrance n'entraîne pas le risque écologique qui a pu être apprécié dans l'incontrôlée exploitation touristique de Machu Picchu....SVP, lorsque vous serez là-bas, soyez écolos! ;)

d'après la revue : Latino America al Dia